OPÉRA/THEATRE
D’après W. Shakespeare, H. Muller, et F. Schubert
Adaptation et mise en scène Jacques David
Avec Laurence Malherbe (soprano) et Dominique Jacquet (comédienne)
Création Théâtre de l’Aquarium, novembre 2016
Dramaturge : Elise Blaché
Composition sonore : Christophe Séchet
Création lumière: Laurent Nennig
Scénographie : Emmanuelle Debeusscher
Costumes : Agnès Mariller
Son : Marc Lipka
Arrangements musicaux du Winterreise : Excursus (Laurence Malherbe, Laurent David, Faro, Eric Groleau)
Avec le soutien d’ARCADI Ile-de-France, de la Ville de Paris, de la SPEDIDAM et en partenariat avec Marcal Productions, remerciements à Lilas en Scène.
Notre rencontre avec l’étonnante soprano Laurence Malherbe est à l’origine de ce nouveau dialogue entre passé et présent qu’est cet oratorio, Hamlet Transgression : la comédienne Dominique Jacquet fait converser Müller et Shakespeare (à travers les figures d’Hamlet, de Claudius), tandis que la chanteuse Laurence Malherbe (qui fréquente autant l’opéra que la scène rock et jazz, telle une Nina Hagen cru 2016) réinvestit le chef d’œuvre de Schubert en une version cold-wawe progressive et électrisée (grâce à l’excellent quartet Excursus).
Shakespeare attend du théâtre qu’il parle du présent ; quant aux comédiens, ils sont pour lui « les abrégés, les brèves chroniques de notre temps. Cette piste m’a semblé être la bonne. Celle des comédiens qui nous montrent notre temps. Pour cela il me fallait un « contre-point » au texte de Shakespeare, pour donner à voir le dehors et le dedans de l’être. Hamlet-machine de Heiner Müller et le Voyage d’Hiver de Schubert se sont imposés à mon regard comme « ces chroniqueurs de notre temps ».
J’ai donc porté sur le plateau deux personnages, féminins, qui seraient par leurs mots joués et leurs mots chantés les abrégés de tous les autres personnages, mais aussi simples « figures » porteuses de nos émotions, de nos drames quotidiens, de nos vies actuelles. Dominique Jacquet interprète tour à tour entre les vagues lyriques de Laurence Malherbe, un Hamlet, un Claudius, une Ophélie, mais surtout le « BLABLA » d’un Hamlet-machine qui parle inlassablement au « ressac du rivage », avec dans son dos, « les ruines de l’Europe ».