« Quand nous nous réveillerons d’entre les morts » d’Henrik Ibsen (création septembre 2007)

 
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1er volet du projet BÂTISSEURS DE NUAGES qui comprend la création d’un diptyque (Quand nous nous réveillerons d’entre les morts d’Henrik Ibsen, suivi d’Une nuit dans la montagne de Christophe Pellet) et l’association d’un auteur contemporain, Frédéric Vossier
(création septembre 2007)
mise en scène : Jacques David
assistant à la mise en scène : Matthieu Roy
scénographie & costumes : Jean-Luc Taillefert
création sonore : Christophe Séchet
création vidéo : Erwan Huon
images: : Pierre Raimond
création lumière : Laurent Nennig
direction technique: Gilles Guerre
Avec
Jean-Pascal Abribat ou Pierre Tessier, l’Inspecteur des bains, Dominique Jacquet, Irène, François Macherey, Ulfheim, Claude-Bernard Perot, Rubek, Johanne Thibaut, Maya

créé en octobre en résidence au Gallia Théâtre, scène conventionné de Saintes (17) en coproduction avec ARCADI et JIPANCO, a obtenu l’aide à la production de la DRAC Ile de France, l’aide à la résidence de la Région Poitou-Charentes, la participation artistique du JTN et en partenariat avec Lilas en Scène. Il a été présenté en février dernier au Théâtre du Chaudron, Cartoucherie de Vincennes, puis au Théâtre Jean Arp de Clamart (92) et au Centre Culturel Boris Vian aux Ulis (91).

La pièce

La pièce raconte l’errance de ce vieux sculpteur mondialement célèbre, Rubek, échoué en compagnie de sa jeune épouse Maja, dans une station balnéaire. La nuit, il croit apercevoir entre les arbres, une forme blanche et énigmatique. Cette forme s’avère être Irène, son ancien modèle : femme des décombres, pâle et folle. Cette sorte de « résurrection » va provoquer entre les deux personnages un échange aussi âpre que tendu à propos de leur passé commun placé sous le signe de la création et dessiner un vaste et complexe paysage mental à deux voix. Irène lancera le grand défi de la “Montagne” à gravir et cela constituera un enjeu majeur pour tous les personnages de la pièce. Que signifie donc : grimper sur les sommets d’une haute montagne ?

La pièce avec ses mouvements d’écriture subtils fait émerger des états critiques dont celui de la création dans son rapport à la vie. Le vieux sculpteur face à Irène se retrouve à interroger cet état-là désormais en crise et c’est cet état de création – toujours critique et innommable – que la mise en scène de Jacques David s’efforce de traquer. Il cherche à le faire dans un geste aussi grave qu’ironique de bousculade du texte du vieux Ibsen en y injectant entre autres des variations écrites dans le rythme et le lexique organiques de l’auteur dramatique Frédéric Vossier .

Quand nous nous réveillerons d’entre les morts est la dernière oeuvre dramatique d’Henrik IBSEN. On sait qu’Ibsen aimait dessiner des portraits dramatiques (Nora, Hedda Gabbler, Rebecca West, etc.). Avec ce texte, Ibsen se prend comme objet : il s’agit bien d’un autoportrait, d’un moment d’explication avec lui-même et cela « nous raconte en fait ce qui fut la seule aventure de sa vie : l’écriture. Son cycle est à sa manière une recherche, comme celle de Proust : recherche d’une unité perdue dont le rêve, en fin de compte, produit l’oeuvre. » (Terje Sinding, traducteur des douze dernières pièces d’Ibsen – Le spectateur français.)

Avec Frédéric Vossier, auteur dramatique, nous allons essayer de parcourir le chemin du sensible, le chemin qui remet en mouvement la pièce d’Ibsen, et qui place Ibsen non plus comme un auteur édité, un livre, mais comme la source inspiratrice, la matière même, la matrice à l’intérieur de laquelle toute création se révèle possible.

Notre souci premier sera de percuter la pièce avec violence, dans son propre mouvement d’écriture pour que le spectateur se retrouve non seulement face à la représentation de la pièce d’Ibsen mais également devant « l’innommable », cette matière sensible, invisible, cette « traversée des nuages » qui placera le spectateur au plus près de l’état de création.

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